TNT 28'

Le pari réussi d'Olivier Bayu Gandrille réside dans ce mélange entre le réel, l'histoire récente et le fictionnel, le cinéma d'aventure initiatique. Et c'est dans chacun de ces deux aspects qu'il excelle. D'abord il y a la justesse des dialogues entre ces personnages au sortir de l'enfance. On s'y croirait; revenu en 2005, grosse doudoune sur le dos et portable à clapet à la main. Et ce fantastique qui s'instaure par l'œil de l'enfance, au moment où la légende urbaine se répandait par le bouche à oreille plutôt que par le web. C'est là toute l'habileté du réalisateur : utiliser la bande de gamins d'un Stephen King ou d'un Spielberg typé Amblin pour amener le social au cœur du film. Car ce qui sépare le quartier pauvre du quartier riche, ce n'est pas toujours un monstre tapi dans l'ombre, mais peut-être le gardien d'un ordre contesté, à la veille des émeutes de 2005.