Edition 43

Ouverture et Clôture

Soirée d’ouverture Le 10 novembre à 20h00, à la Maison de la Culture d’Amiens, cérémonie d’ouverture qui sera suivie de la projection de Mars Attacks ! de Tim Burton. La soirée se prolongera avec un DJ set. Dress code : Fleurs. Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles ‌ Soirée de Clôture Le 17 novembre à 20h00, à la Maison de la Culture d’Amiens, remise des prix de la compétition qui sera suivie d’une projection surprise. La soirée se prolongera avec un DJ set en partenariat avec les Morues Électriques à la Lune des pirates.

Compétition

Vache-caméra

Cette année, notre invitée d’honneur est la vache ! Animal familier, parfois intime, nous avons l’habitude de la voir mais la regarde-t-on vraiment ? Cette fois, ce n’est pas au détour d’un champ ni depuis les trains que nous la verrons mais sur nos écrans, elles prennent la part belle au festival et nous souhaitons leur (re)donner toute leur noblesse. Oui elles ont leur rôle au cinéma et ont inspiré les plus grand.e.s. Elles parcourent tous les continents, tous les genres et les époques ; elles prêtent à la matière filmique la beauté de leurs robes, leur présence odorante et poilue, leurs respirations monumentales, leur lenteur contemplative. Souvent, elles tendent un miroir à l’humain, symbolisant sa détresse, sa mort, sa folie, révélant ses crimes. Mais des cinéastes leur rendent aussi leur place de sujet, les mettent au centre et en font des héroïnes. Cette fois, c’est elles qui nous regardent, s’adressent à nous et livrent une pensée. Et cela engage le cinéma ailleurs,le mène vers un langage renouvelé et un appel à la poésie.

Les disparu.e.s d’Amérique latine : traces et persistances

Il y a cinquante ans, le 11 septembre 1973, au Chili, le Palais de la Monnaie était assailli par les militaires, sonnant le glas de la courte tentative de gouvernement populaire de Salvador Allende. La longue dictature mortifère qui suit ce sombre anniversaire s’insère d’une part dans une époque de régimes autoritaires marquant toute l’Amérique latine, mais également dans une histoire de violence perpétrée contre les peuples du continent, dès l’arrivée des Européens à la fin du XVe siècle. Les populations qui ne se plient pas au pouvoir dominant sont dès lors systématiquement anéanties, on les fait disparaître. Face à ces disparitions, le cinéma devient un rempart, révélateur à la fois des traces laissées par ces invisibles mais aussi des violences politiques parfois enfouies, refoulées dans les sociétés d’aujourd’hui. Cette sélection de dix-sept films latino-américains nous invite à réfléchir ensemble à la possibilité du cinéma d’imaginer ces disparu.e.s bien réel.e.s. Anna Dodier, programmatrice En partenariat avec les Cahiers du cinéma. Nous remercions Documentaire sur grand écran pour la venue d’Ignacio Agüero. Merci à toute l’équipe d’Entrevues – festival international du film de Belfort et Claire Allouche Goliadkine pour la belle séance partenaire Juan, como si nada hubiera sucedido

Davy Chou, Anti-Archive

Nous sommes rav.i.es d’accueillir pour quelques jours le cinéaste Davy Chou, dont le dernier Retour à Séoul (sélectionné à Cannes à Un certain regard) déjouait les codes du récit de la quête de soi pour plonger dans l’inattendu. Et renverser les codes, Davy Chou sait le faire puisque, d’abord passé par le documentaire et la fiction, il a aussi revêtu la casquette de producteur, d’abord avec Vicky Films puis, en 2016, avec Anti-Archive aux côtés des cinéastes Steve Chen et Kavich Neang. L’idée, travailler collectivement à mettre en avant un nouveau cinéma cambodgien, celui d’une jeunesse coincée entre un passé lourd et un avenir imprévisible. L’occasion d’échanger en profondeur avec un cinéaste, d’interroger le métier de producteur et de découvrir le cinéma cambodgien d’aujourd’hui. Merci au magnifique festival « Si loin, si proche : les rencontres des cinémas du Cambodge, Laos et Vietnam » (association Du Mékong à la Marne) et la la Ferme du Buisson à Noisiel, en particulier Dominique Toulat et Nara Keo Kosal, de nous avoir permis de rencontrer et inviter Davy Chou. Alexandre Levaray, programmateur

Coups de coeur

Cette section sera un défilé d’invité.e.s ! Nous avons la chance d’avoir trois rendez-vous avec la cinéaste Rosine Mbakam, dont le dernier film Mambar Pierrette était à Cannes. À l’occasion des quarante ans de Rue Cases-Nègres, deux rencontres sont prévues avec Euzhan Palcy (Oscar d’honneur). Deux autres réalisatrices sont au programme : Isabelle Brocard pour son film Madame de Sévigné avec Karin Viard et Brigitte Sy qui accompagnera avec Damien Bonnard Le Bonheur est pour demain. Les actrices seront aussi à l’honneur avec la présence de Sandra Parfait et Nathalie Richard pour Conann et celle de Naelle Dariya pour Orlando, ma biographie politique (en présence également de Tal Madesta). Des cinéastes, artistes et penseur.se.s traverseront aussi cette section avec une carte blanche du collectif Black Archive et nous avons la chance de voir cette programmation itinérante s’installer chez nous. Du film d’amour au film de genre, film de patrimoine restauré ou avant-première, cette section comblera nous l’espérons tous les goûts.

Jeune Public

Du conte au documentaire en passant par le fantastique, tous les genres sont représentés dans notre programmation Jeune public ! Avec notamment l’avant-première de Krisha et le maître de la forêt, un ciné-conte au Centre culturel Jacques Tati ou encore le traditionnel ciné-goûter du mercredi après-midi au Grand théâtre de la Maison de la culture. L’intégralité de ces séances (au tarif de deux euros !) est à retrouver à l’accueil du festival dans notre dépliant Parents-enfants.

Gay Rom Com

Avez-vous vu ? Injustement méconnues, les comédies romantiques mettant en scènes des personnages gay cisgenres semblent doublement déconsidérées, par une certaine autorité cinéphile qui jugerait le genre trop popuplaire d’une part alors qu’il est le théâtre d’enjeux significatifs, et par le grand public qui ferait la fausse et regrettable présomption de ne pas pouvoir se reconnaître dans cette représentation minoritaire d’autre part, alors que l’inverse est bel et bien possible. Encore faut-il y avoir accès! Cette sélection en quatre variations propose de mettre en lumière la singularité des rom com gay dans leur manière à la fois de reconduire des schémas et normes affectives et amoureuses hétéronormées, et de témoigner ou d’inventer des modes de relations davantage vécus par les gays. Au prétexte d’enjeux de séductions « futiles » et de rires, les films interrogent des endroits politiques importants comme le coming out, la crise du VIH/sida, la notion de famille, les rapports de classe, le racisme et la position intersectorielle racisée, avec subtilité et émotion, sans rien édulcorer. Redonnons ainsi ses lettres de noblesse à ce genre qui exalte le plaisir et les Happy End, aux côtés des grands drames reconnus et des incunables qui composent ensemble le vaste, fabuleux et encore nécessaire – bien que parfois limité – champ de la représentation des expériences gay et plus largement minoritaires. Joffrey Speno, programmateur

Tournés dans les Hauts-de-France

Poétiques et libres ou inquiétants et effrayants, ces films tournés dans les Hauts-de-France montrent tous, dans leurs genres bien distincts, un après, un à côté, une parenthèse. Une chose est sûre, quelque chose ne tourne pas rond et les cinéastes de la région s’en emparent pour montrer leur vision d’un avenir différent, libre, ou presque.

Partenariat avec la Fémis

Ancrés dans la dureté du réel ou dans l’imaginaire réinventé, cette sélection de quatre films réalisés ou produits par des cinéastes issus de la Fémis montre toute l’étendue du cinéma à venir. L’occasion de rencontrer et d’échanger autour de leurs parcours et de leur envie de cinéma.